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porte extérieure et une seule petite fenêtre par laquelle les soldats voyaient les dehors. On peut juger de l’air sombre qu’avait ce grand mur noir percé uniquement d’une porte renforcée par de larges bandes de tôle attachées par d’énormes clous, et d’une seule petite fenêtre de quatre pieds de hauteur sur dix-huit pouces de large.

Nous ne suivrons point l’auteur original dans le long récit des entrevues successives que Jules obtint d’Hélène. Le ton que les deux amants avaient ensemble était redevenu parfaitement intime, comme autrefois dans le jardin d’Albano ; seulement Hélène n’avait jamais voulu consentir à descendre dans le jardin. Une nuit, Jules la trouva profondément pensive : sa mère était arrivée de Rome pour la voir, et venait s’établir pour quelques jours dans le couvent. Cette mère était si tendre, elle avait toujours eu des ménagements si délicats pour les affections qu’elle supposait à sa fille, que celle-ci sentait un remords profond d’être obligée de la tromper ; car, enfin, oserait-elle jamais lui dire qu’elle recevait l’homme qui l’avait privée de son fils ? Hélène finit par avouer franchement à Jules que, si cette mère si bonne pour elle l’interrogeait d’une certaine façon, jamais elle n’aurait la force de lui répondre par des mensonges. Jules sentit tout le