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et magnifique, celle de Jules des plus communes.

— Dans quel égout as-tu ramassé ton giacco ? lui cria Fabio.

Au même moment, Jules trouva l’occasion qu’il cherchait depuis une demi-minute : la superbe cotte de mailles de Fabio ne serrait pas assez le cou, et Jules lui porta au cou, un peu découvert, un coup de pointe qui réussit. L’épée de Jules entra d’un demi-pied dans la gorge de Fabio et en fit jaillir un énorme jet de sang.

— Insolent ! s’écria Jules.

Et il galopa vers les hommes habillés de rouge, dont deux étaient encore à cheval à cent pas de lui. Comme il approchait d’eux, le troisième tomba ; mais, au moment où Jules arrivait tout près du quatrième bourreau, celui-ci, se voyant environné de plus de dix cavaliers, déchargea un pistolet à bout portant sur le malheureux Balthazar Bandini, qui tomba.

— Mes chers seigneurs, nous n’avons plus que faire ici ! s’écria Branciforte, sabrons ces coquins de sbires qui s’enfuient de toutes parts.

Tout le monde le suivit.

Lorsque, une demi-heure après, Jules revint auprès de Fabrice Colonna, ce seigneur lui adressa la parole pour la