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ŒUVRES DE STENDHAL.

5o  Première cristallisation ;

6o  Le doute paraît ;

7o  Seconde cristallisation.

Il peut s’écouler un an entre le no 1 et le no 2.

Un mois entre le no 2 et le no 3 ; si l’espérance ne se hâte pas de venir, l’on renonce insensiblement au no 2 comme donnant du malheur.

Un clin d’œil entre le no 3 et le no 4.

Il n’y a pas d’intervalle entre le no 4 et le no 5. Ils ne sauraient être séparés que par l’intimité.

Il peut s’écouler quelques jours, suivant le degré d’impétuosité et les habitudes de hardiesse du caractère, entre les nos 5 et 6, et il n’y a pas d’intervalle entre le 6 et le 7.


CHAPITRE V.


L’homme n’est pas libre de ne pas faire ce qui lui fait plus de plaisir que toutes les autres actions possibles[1].

L’amour est comme la fièvre, il naît et s’éteint sans que la volonté y ait la moindre part. Voilà une des principales différences de l’amour-goût et de l’amour-passion, et l’on ne peut s’applaudir des belles qualités de ce qu’on aime que comme d’un hasard heureux.

Enfin, l’amour est de tous les âges : voyez la passion de madame Du Deffant pour le peu gracieux Horace Walpole. L’on se souvient peut-être encore à Paris d’un exemple plus récent et surtout plus aimable.

  1. La bonne éducation, à l’égard des crimes, est de donner des remords qui, prévus, mettent un poids dans la balance.