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DE L’AMOUR.

LIVRE SECOND


CHAPITRE XL.


Tous les amours, toutes les imaginations, prennent dans les individus la couleur des six tempéraments :

Le sanguin, ou le Français, ou M. de Francueil (Mémoires de madame d’Épinay) ;

Le bilieux, ou l’Espagnol, ou Lauzun (Peguilhen des Mémoires de Saint-Simon) ;

Le mélancolique, ou l’Allemand, ou le don Carlos de Schiller ;

Le flegmatique, ou le Hollandais ;

Le nerveux, ou Voltaire ;

L’athlétique, ou Milon de Crotone[1].

Si l’influence des tempéraments se fait sentir dans l’ambition, l’avarice, l’amitié, etc., etc., que sera-ce dans l’amour, qui a un mélange forcé de physique ?

Supposons que tous les amours puissent se rapporter aux quatre variétés que nous avons notées :

Amour-passion, ou Julie d’Étanges ;

Amour-goût, ou galanterie ;

Amour physique ;

Amour de vanité (une duchesse n’a jamais que trente ans pour un bourgeois).

Il faut faire passer ces quatre amours par les six variétés dé-

  1. Voir Cabanis, influence du physique, etc.