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« Le roi veut bien vous reconnaître pour le fils de Louis XVI, votre père, mais secrètement et à condition que vous lui remettrez tous les titres et papiers qu’il sait être en votre possession. »

M. de Richemont fit observer à son interlocuteur qu’il commettrait une imprudence grave s’il se dessaisissait de ses papiers, etc. ; qu’au surplus il ne consentirait jamais à une reconnaissance irrégulière ou secrète ; et que Louis-Philippe ne pouvant pas la faire publique, ses offres n’étaient qu’un leurre pour s’emparer de ses papiers et captiver sa bonne foi.

Wedembach se trouvant assez battu, sortit après cette réponse ; mais il reparut bientôt, accompagné de deux agents. Il s’annonça comme officier de paix et déclara au Prince qu’il était chargé de le conduire devant le Préfet de police. C’était une vengeance : une mesquine tracasserie de reptile philippiste, un complément aux manœuvres de la police de 1833. Les lecteurs de la Victime royale savent le reste.

Cependant Wedembach continua à tourmenter M. de Richemont jusqu’en mars 1845. Il eut l’audace de se présenter dans son domicile. Indigné de ces manœuvres, le Prince écrivit au Préfet de police pour le prévenir que si l’agent du château osait pénétrer de nouveau chez lui, sans être porteur des marques distinctives de sa qualité ou d’ordres écrits, émanés d’autorités constituées, il saurait aviser... Cette menace produisit son effet, car Wedembach ne reparut plus. « Je sais néanmoins,