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Quant aux Naündorffistes qui prétendent que M. Adelbert est actuellement le portrait vivant de Louis XVIII, nous n’avons qu’un mot à leur répondre. Une pareille ressemblance, si elle existe, serait un jeu de la nature facile à expliquer ; car, avant et pendant sa gestation d’Adelbert, Mme Naündorff a dû regarder souvent les portraits de la famille royale qui ornaient l’appartement de son trop fameux époux à Camberwel, près Londres ; elle a dû aussi entendre souvent parler de Louis XVIII et considérer particulièrement son image. Ainsi, par suite des impressions de l’imagination et de l’âme, la physionomie plus ou moins bourbonienne pouvait se photographier dans le sein maternel. C’est ainsi, pouvons-nous affirmer, que la sainte femme d’un notaire reproduisit dans une de ses filles le portrait de son digne curé, parce que celui-ci, en bon pasteur, venait presque tous les jours causer amicalement dans cette excellente famille qui le vénérait. Le notaire, en homme d’esprit, riait beaucoup de cette ressemblance bizarre, car il connaissait la haute vertu de sa femme, qui, de fait, était le parfait modèle des épouses et des mères chrétiennes. Au reste, tout le monde connaît le pouvoir de l’imagination maternelle dans la grossesse.

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Les ressemblances physiques, parfois, tiennent donc leurs causes de fort peu de chose : c’est connu et expliqué depuis longtemps comme Barabbas à la Passion du Christ.