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naïfs catholiques. C’est l’œuvre de M. l’abbé Touchatout.

Pour être prince de l’Église, on ne cesse pas d’être homme et, par conséquent, faillible, sujet à l’erreur. Le cardinal Nina pouvait donc, comme le commun des mortels, s’embourber de bonne foi dans le néo-naündorffisme. Cependant il reconnut les ficelles de la marionnette et brûla ce qu’il avait adoré... Au mois de juillet 1885, il rendait saintement son âme à Dieu, mais la Légitimité de Toulouse,

Honteuse comme un renard qu’une poule aurait pris,

n’osa point en parler, contrairement à ses habitudes envers ses chers amis défunts : elle ne pouvait pleurer la perte d’un ex-protecteur, qui, revenu loyalement de sa bévue, avait abandonné l’astucieuse Amélie et ses deux frères à leur misérable imposture.

Jouant la petite châtelaine, avec sa « malicieuse tête, qui ne ménage rien, » comme disait son frère Édouard, Mme Laprade-Naündorff sait faire les honneurs de sa case, « où l’on mène, paraît-il, large vie. On n’a pas de revenus, mais on a des partisans qui en ont, et qui en font. Cette existence confortable est assombrie, toutefois, par quelques légers désagréments : on n’est point reçu dans la bonne société, ni dans le monde ecclésiastique, l’illustre et si regretté cardinal Pie ayant, à vingt