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Cependant elle peut se consoler, car la vieillesse, selon Collin d’Harleville,

C’est l’âge du repos, celui des souvenirs.

Elle doit assurément en avoir de drôles, cette bonne duchesse de Normandie qui n’a jamais pu apprendre le français !

Puisse-t-elle trouver sa consolation à goûter toute la profondeur de cette pensée des Mémoires d’outre-tombe de Châteaubriand : « La vieillesse est une voyageuse de nuit ; la terre lui est cachée ; elle ne découvre plus que le Ciel brillant au-dessus de sa tête[1] ! »

Après le père et la mère, arrivons aux enfants. Il y en eut neuf en tout, dont cinq garçons ; trois de ceux-ci et une fille sont morts. Nous n’avons à nous occuper ici que des poseurs survivants.


III

Madame Laprade-Naündorff, vue de trois-quarts

C’est la fille aînée, Jeanne-Amélie, née à Spandau le 31 août 1819. Elle a pu être une belle de nuit, mais elle n’a rien de la belle de jour ; elle pose

  1. P.-S. À la date du 20 juin 1888, c’est-à-dire deux ans après avoir écrit ce paragraphe, un ami nous apprenait que Mme veuve Naündorff, pseudo-duchesse de Normandie, venait de rendre son âme à Dieu. Elle avait environ quatre-vingt-six ans. R. I. P.