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CHAPITRE X

LE COLLIER MYSTERIEUX. LA MORT MYSTERIEUSE DU

PRÉSIDENT FÉLIX FAURE.

Pendant l’été de 1898, le Président m’offrit un collier de perles qui joua dans la suite un rôle si étrange dans ma vie qu’il importe que je raconte son histoire, en détail. Il est probable que ce collier, ainsi que les Mémoires du Président ne furent pas étrangers à la tragédie mystérieuse de l’impasse Ronsin.

A plusieurs reprises, Félix Faure me demanda d’accepter un gage de son amitié. Il m’avait déjà offert une broche aux trois couleurs de France, faite par Lalique — coquelicot, marguerite et bleuet — et un peigne, également par Lalique, qui était un pur chef-d’œuvre, mais si lourd que je ne le portais que très rarement. Félix Faure me dit un jour : « Puisque ce peigne vous sert à peine, permettez-moi de vous offrir quelques perles. Je sais un collier qui est une merveille, et de plus, en en faisant l’acquisition, je rendrai un signalé service à un ami. Promettez-moi de l’accepter, ne fut-ce que pour cette raison ! »

Le Président ne me donna pas d’autres détails sur ce collier et sur son ami. Deux ou trois jours après, je dînais à l’Elysée. Bonnat était au nombre des invités du Président, ainsi que M. Le Gall, Secrétaire général de l’Elysée, et le commandant Lamy, qui allait entreprendre une mission dangereuse en Afrique.

Après le dîner, je chantai en m’accompagnant moi-même au piano. Tout en tournant les pages de