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MES MÉMOIRES 399

qu’ils savent ; ils ont moins de spontanéité, ils sont moins démonstratifs, mais leur sympathie est plus durable...

Vers la fin de décembre (1909) le mobilier de l’impasse Ronsin fut vendu, à ma demande, après que certains meubles m’avaient été expédiés. J’avais auparavant offert à ma fille de garder tout ce qu’elle désirait. La lettre ne lui fut jamais remise et je sais jnourquoi maintenant. D’ailleurs, ma fille ne vit pas les lettres que je lui envoyai...

Certains journaux profitèrent de l’occasion pour, une fois de plus, surexciter l’opinion contre moi, en annonçant que je ruinais ma fille ! Quand je vis la liste de ce qui devait être vendu, je fus pleinement rassurée et ne doutai pas que ma fille avait conserve une grande partie des meubles de ma maison. A la même époque, la personne qui me représentait à la vente m’envoya la lettre suivante, de M. Chabrier, à laquelle était jointe celle que j’avais adressée à ce dernier : « Monsieur, veuillez bien remettre à Mme Steinheil la lettre que vous trouverez ci-inclusc et qui émane certainement d’elle. Je lui renverrai de même, sans en prendre connaissance, tout ce qu’elle pourra m’adresser... »

En mars 1910, je dus aller à Paris pour régler certaines affaires avec Me Antony Aubin et mon notaire. J’y restai trois jours. Pour n’être pas reconnue, j’avais poudré mes cheveux et changé mon extérieur les plus possible. J’écrivis à ma fille, la suppliant de venir me voir chez Me Antony Aubin... Marthe ne vint pas. Mais des journalistes et des photographes, prévenus par une bonne âme, m’attendaient à la porte. Je passai quelques heures auprès de l’avocat qui avait tant fait pour moi et, le soir, je réussis à reprendre le train pour l’Angleterre, sans être suivie.

J’étais désespérée ! J’écrivis une longue lettre à ma fille, et on lui dicta la lettre suivante : (j’avais envoyé la lettre à mon notaire, mais Marthe n’était pas seule quand elle alla voir celui-ci.)