Page:Steinheil - Mes Memoires, 1912.djvu/394

Cette page n’a pas encore été corrigée

390 MES MÉMOIRES

dire, Madame, sinon que nous sommes heureux. On vous a fait, enfin, justice. Notre salut très profond, Madame, pour votre magnifique énergie, pour votre longue souffrance. Et notre vivat ému et profondément joyeux pour votre beau et mérité triomphe.

« (Signé) : Toute une famille de braves gens. »

Je les remercie, tons ces braves gens, de France et d’ailleurs. Leurs messages de sympathie m’ont aidé à porter ma croix.

Avec Me Antony Aubin, j’écrivis une lettre d’excuses à M. Burlingham. Et puis nous causions de ce qui était déjà, et enfin, «le Passé».

« Le photographe », qui avait promis de trouver ma fille, me dit qu’il était sur ses traces et qu’il la ferait venir au Vésinet... Mais il ajouta qu’une photographie de moi, où je serais représentée, assise, près d’une fenêtre, attendant Marthe, ferait une agréable surprise pour celle-ci...

Le lendemain, j’étais alitée, par ordre du docteur Raffegeau, on vint me dire, vers quatre heures de l’après-midi, que Marthe était là !

— J’aurais voulu que vous soyez seule avec votre fille... Mme Seyrig est avec elle, et aussi M. Chabrier, et celui-ci vient de nous dire, à moi et à ma femme, et d’un ton très blessant, que « Mlle Marthe ne verra sa mère qu’en ma présence... ou pas du tout».

Je répondis, stupéfaite, que dans de telles conditions je préférais ne pas voir mon enfant, et que M. Chabrier n’avait aucun droit sur elle... Je n’arrivais pas à comprendre ce qui se passait. Mon martyre