Page:Steinheil - Mes Memoires, 1912.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

170 MES MEMOIRES

déclarations faites par les témoins divers, soit à M. Hamard, chef de la Sûreté, soit à M. André, juge d’instruction.

Après avoir confirmé en tous points les déclarations faites par Mlle Rallet, M. Goldstein fit notamment les déclarations suivantes :

« ...Aucun des artistes n’était chargé de contrôler les livraisons faites par la maison Guilbert, et l’employé de cette maison avait pris l’habitude de décharger les paniers renfermant les costumes et accessoires dans le vestibule, près du bureau de l’administration du Théâtre Israélite. On pouvait pénétrer facilement dans ce théâtre dont la porte, qui s’ouvre intérieurement par simple poussée, n’est jamais tenue fermée.

Lorsqu’il s’est agi de jouer la pièce dans la soirée du 28 mai, tout le personnel devant entrer en scène a pu revêtir les vêtements contenus dans les paniers. La commande était livrée au complet.

Il n’en a pas été de même le 31 mai. A cette date, vers sept heures et demie du soir, j’ai ouvert le panier qu’avait déposé la veille dans le vestibule l’employé de la maison Guilbert. Le panier était déficelé.

J’ai constaté aussitôt que, contrairement à l’habitude, les costumes étaient épars. Feinberg. qui se tenait à mon côté, m’a fait savoir qu’il avait fait la même remarque la veille... Au moment où chacun des acteurs devait revêtir son costume, nous avons constaté que les trois costumes de prêtres Israélites manquaient. M. Feinberg a envoyé chez M. Guilbert le jeune Gabriel, qui était attaché au théâtre comme gardien. La maison Guilbert était fermée (c’était un dimanche). M. Hamburger a mis un costume rouge de cardinal. Quant aux trois figurants, ils se sont habillés en soldats espagnols.

Malgré toutes les recherches que nous avons effectuées dans toutes les parties du théâtre, il nous a été impossible de retrouver les quatre derniers costumes manquants. (Dossier. Cote 677.)