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168 MES MÉMOIRES

quand la veuve Steinheil a fourni le signalement des individus de la nuit du 30 mai, elle a spécifié que ces derniers n’étaient pas coiffés de chapeaux, comme en portent habituellement les curés, mais de chapeaux en feutre noir, dont les bords, rabattus, lui avaient parus larges et les fonds plus hauts et plus pointus que les chapeaux ecclésiastiques. »

Et maintenant que ma description des robes et des chapeaux portés par les assassins est bien ancrée dans le cerveau du lecteur, suivons l’inspecteur chez le costumier Guilbert, boulevard Saint-Martin, où il s’est rendu dans l’espoir de trouver s’il y a un rapport entre les cartes trouvées dans le Métropolitain et le crime.

L’inspecteur trouva Mlle Rallet, une employée de M. Guilbert, dont le rôle était de surveiller et contrôler l’expédition des costumes loués à des clients et d’inscrire ces expéditions, ainsi que les retours, dans ses livres.

Que dit Mlle Rallet ?

Je ne puis mieux faire que de citer ses déclarations, faites non seulement à l’inspecteur, mais à M. Hamard lui-même :

« L’an 1908, le mercredi 10 juin, Nous, Octave Hamard, etc., chef du service de la Sûreté... avons entendu sous la foi du serment...

Mlle Rallet (Georgette), vingt ans, employée de commerce...

Elle a dit :

« Je suis depuis septembre 1907 au service de M. Guilbert, costumier, boulevard Saint-Martin, numéro 14. Mon rôle consiste à recevoir la clientèle, enregistrer la sortie et la rentrée des marchandises. Il va sans dire que je dois examiner lesdites marchandises à la sortie comme à la rentrée. La clientèle de la maison Guilbert est formée d’artistes lyriques et, parmi cette clientèle, se trouve une Société russe, qui a son siège à l’Eden-Théâtre, rue Saint-Denis, 133. Les commandes de costumes, en ce qui concerne cette Société, sont faites par