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MES MÉMOIRES 167

le Métropolitain portait le nom de Mme Mazeline. Celle-ci était un peintre et je l’avais bien connue du temps de Félix Faure et même auparavant. Elie avait habité Le Havre longtemps et y avait été en relations amicales avec Félix Faure et sa famille. Elle avait commencé un portrait du Président qu’elle peignait à l’Elysée, quelques jours avant sa mort et dut le terminer de mémoire. Ce portrait fut exposé au Salon.

Je dois dire aussi que je ne revis jamais Mme Mazeline après la mort du Président.

Quand on l’interrogea au sujet de sa carte trouvée dans le Métropolitain, elle déclara qu’il s’agissait probablement d’une carte qu’elle avait donnée, autrefois, à un modèle, homme ou femme, qui l’avait gardée pour s’en servir comme d’une recommandation auprès d’autres artistes. Elle avait écrit son adresse au crayon sur cette carte.

Les autres adresses sur la carte étaient celles de deux posticheurs et celle de M. Guilbert, le costumier. Les recherches chez les posticheurs ne donnèrent pas de résultat. Mais quand l’inspecteur se rendit chez M. Guilbert, ses efforts furent récompensés.

J’avais décrit les assassins d’abord le 31 mai, quelques heures après le crime, puis le 1er juin, et une troisième fois le 5 juin, jour où un agent de la Sûreté, vêtu d’une robe noire, avait passé et repassé devant moi chez les d’Arlon. J’avais décrit les fameuses robes noires de la manière suivante :

— Les hommes portaient des robes noires et la femme était vêtue d’un manteau d’homme, long et foncé... Les grandes blouses noires, à manches plates et serrées, m’ont donné un impression de soutanes de curé ; les chapeaux étaient de feutre noir à fond bombé. En ce qui concerne ces chapeaux — et tout à l’heure, le lecteur saisira toute l’importance de cette question des chapeaux — voici ce que dit le rapport de la Sûreté en date du 5 juin : « ...Il est utile de rappeler que le lundi 1er juin,