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DES CATHÉDRALES GOTHIQUES.

prouvent surabondamment que les architectes cherchaient à utiliser leurs talents de plusieurs côtés à la fois, même quand ils avaient le souci et la responsabilité de travaux aussi considérables que nos grandes églises gothiques.


III
Les matériaux et leur emploi.

Ces grandes églises furent construites en moellons ou en pierres de petit échantillon ; dans les pays où la pierre était chère et rare seulement, comme en Flandre et en Languedoc, on utilisa la brique ; mais ce fut toujours l’exception. La pierre n’était pas uniformément bonne ; faute de moyens de communication et par mesure d’économie, on la faisait venir des carrières les plus proches, et quelques-unes de ces carrières fournissaient des matériaux médiocres, insuffisamment résistants ou trop friables. Les architectes de Beauvais et de Senlis emploient la pierre de Saint-Leu-d’Esserent (Oise) ; ceux d’Amiens utilisent celle de Croissy et Domeliers (Oise) ou de Beaumetz (Somme) ; ceux de la cathédrale de Rouen vont la chercher, en partie au moins, à Vernon (Eure) ; ceux de la cathédrale de Sées se fournissent tout auprès, à Chailloué (Orne) ; pour Saint-Denis, on fait venir la pierre de Conflans (Seine) ; pour Chartres, on emploie celle de Berchères (Eure-et-Loir) ; pour Sens, celle de Bailly (Yonne) ; pour Troyes, celle de Tonnerre (Yonne) ; pour Lyon, celles d’Anse et de Lucenay (Rhône) ;