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LES ARCHITECTES

fabricæ avoir pour fonction principale de régler les obligations de chaque officier du diocèse depuis l’évêque jusqu’au simple bedeau ? À Mende, les operarii, membres du collège des chanoines, étaient chargés de la police. De même à Bordeaux. Tout cela est étranger aux questions d’art.

Il en va tout autrement des qualificatifs latins de lathomus, de cementarius, d’apparator, de magister ædificiorum, des désignations françaises de maître maçon, d’appareilleur, et (dans le Midi) de mestre peyrier. Le mot lathomus (du grec λατόμος) et son équivalent lapicida ont originairement désigné le tailleur de pierre, mais à l’époque gothique ils servent le plus souvent à distinguer les architectes les plus célèbres, ceux qui occupent les plus hautes situations. On en peut dire autant du mot cementarius qui, pris à la lettre, pourrait faire supposer de plus humbles fonctions. L’apparator ne correspond pas toujours à un office subalterne, si l’on en juge par ce passage d’un registre capitulaire de la cathédrale de Rouen en 1362 : « Johannes de Piris, lathomus, juravit se fideliter exercere officium apparatoris secundum consuetudinem legalem hujus officii » ; passage d’autant plus intéressant à citer que ce titre fut donné audit architecte pour distinguer sa fonction de celles de deux chanoines de la cathédrale qui sont dénommés maîtres de l’œuvre dans le même registre capitulaire (la confusion, on le voit, ne date pas d’hier). À Rouen encore, au milieu du xve siècle, on trouve, travaillant sous les ordres de l’architecte Jean Roussel, un certain Jean Poly qui est qualifié de « lathomum preparatorem