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DES CATHÉDRALES GOTHIQUES.

l’importation ainsi constatée. L’Italie méridionale est, elle aussi, peuplée d’églises de style français : citons entre autres les cathédrales de Cosenza, de Lanciano, de Barletta, élevées au xiiie siècle. Vers 1260, on voit l’empereur Frédéric II, qui avait assisté en Allemagne à l’éclosion du gothique français, confier la direction de ses travaux de construction à un ingénieur militaire de renom, Champenois d’origine, Philippe Chinard, qu’il avait connu en Chypre. Peu d’années après, Charles d’Anjou aura à son service un ingénieur-architecte français, Jean de Toul (ou de Lorraine), et son maître d’œuvre Pierre d’Angicourt, venu de l’Île-de-France, est intitulé dans les comptes « prothomagister operum curie » (1269-1284) : nul doute qu’on lui doive quelques-uns des nombreux édifices religieux élevés alors dans le royaume de Naples avec les méthodes françaises, comme les cathédrales de Naples et de Lucera. Ces influences étrangères durèrent environ un siècle. Dans les États pontificaux, on voit Benoît XII, en 1335, confier la mission de surveiller la réparation de la basilique de Saint-Pierre de Rome à Jean Poisson, originaire de Mirepoix et frère d’un des principaux architectes du palais des Papes à Avignon. Un autre de ces architectes, Guillaume Colombier, émigra aussi en Italie ; on trouve sa trace, en 1377, à Anagni et à Rome.

L’île de Chypre, où régnèrent assez longtemps des princes de souche française, devait être fatalement enveloppée dans cette diffusion générale. Les preuves en sont nombreuses et évidentes. À Nicosie, l’archevêque qui entreprit d’édifier