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La veille, ils m’avaient fait un magnifique envoi de provisions. Trois jours après, suivi de dix-huit de mes hommes galamment habillés, j’allai leur rendre visite.

J’arrivai juste au moment où allait se tenir un conseil de guerre et je fus invité à y prendre part, accompagné de Sélim, mon interprète.

Khamis ben Abdallah, homme brave et entreprenant, toujours prêt à soutenir les droits des Arabes et à défendre leurs privilèges, est celui qui, dans la guerre de 1860, tua le vieux Maoula, et qui, après avoir chassé Manoua Séra pendant cinq ans à travers le Gogo et le Mouézi, l’atteignit dans le Conongo, et eut la satisfaction de lui trancher la tête. Cette fois il cherchait à soulever les Arabes contre un certain Mirambo, et à leur faire prendre l’offensive dans une guerre qui semblait imminente.

Ce Mirambo paraissait être en état d’hostilité chronique avec tous les chefs du voisinage. De simple pagazi, il était parvenu au rang suprême avec cette habileté des coquins sans âme, à qui tous les moyens sont bons pour s’emparer du pouvoir. Il commandait une bande de voleurs qui infestaient les bois situés entre Tabora et Mséné, lorsqu’il avait appris la mort du chef d’un district voisin. Immédiatement il s’était rendu dans cette province ; et, moitié par force, moitié par la terreur qu’il inspirait, il s’y était imposé en qualité de souverain. Quelques entreprises audacieuses,