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« Veuillez entrer, me dit Ben Sélim ; cette demeure est la vôtre. Voici le quartier de vos hommes ; voici les magasins, la prison, la cuisine. Ici, vous recevrez les Arabes. Cet appartement est celui de votre compagnon. Cet autre est pour vous : chambre à coucher, salle de bain, soute aux poudres, arsenal, etc. »

Je trouvai très confortable cette maison africaine. Elle eût fait vibrer notre corde poétique, si nous avions eu le temps d’avoir de ces transports ambitieux ; mais, pour le quart d’heure, il fallait serrer les marchandises et solder les pagazis, dont l’engagement expirait.

Le second jour de notre arrivée dans cet endroit, que je regardais comme une terre classique, Burton, Speke et Grant l’ayant visité et décrit, les hauts personnages de Tabora vinrent m’apporter leurs félicitations.

Tabora est l’établissement le plus considérable que les traitants de Mascate et de Zanzibar aient au centre de l’Afrique. Il renfermait à cette époque plus de mille demeures, et l’on pouvait sans crainte porter à cinq mille le nombre de ses habitants. Entre ce gros bourg et Couihara, s’élèvent deux chaînettes de collines rocailleuses, séparées l’une de l’autre par un col en forme de selle, d’où l’on découvre Tabora.

Mes visiteurs, des hommes pleins de noblesse et d’élégance, formaient une belle réunion. La plupart étaient de l’Oman ; quelques-uns du Sahouahil. Chacun d’eux avait une suite nombreuse. Ils vivaient tous dans une grande abondance, on pouvait dire avec luxe.