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– Merci, cheik Séid. Maintenant je vous quitte ; il faut que j’aille retrouver mes hommes et que je leur fasse donner des vivres.

– Je vais avec vous, pour vous montrer votre demeure ; elle est à Couihara ; et, de chez vous à Tabora, il n’y a qu’une heure de marche. »

Comme nous approchions du tembé désigné, nous fûmes rejoints par quelques Arabes de distinction. Devant la grand’porte, mes pagazis, à côté de leurs ballots, faisaient courir les paroles à toute vapeur, racontant leur voyage à ceux des autres bandes, qui, à leur tour, disaient ce qui leur était advenu ; récits ardents et sonores ; un bruit de voix sans pareil. Nulle autre chose ne valait la peine d’être dite ; en dehors de leur cercle, évidemment, ils ne se souciaient de rien.

Toutefois, à notre arrivée, les langues s’arrêtèrent. Les chefs, ainsi que les guides, vinrent m’appeler leur maître et me saluer comme ami. L’un d’eux, le fidèle Barati, se jeta à mes pieds ; les autres déchargèrent leurs mousquets ; la frénésie devint générale, et un cri de bienvenue s’éleva de toutes parts.