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paroles de Bombay, qui plaidait le repos, et à faire claquer mon fouet pour chasser du camp toute la bande.

Je reçus donc le guide assez durement, et lui reprochai la sottise qu’il avait de ne pas songer qu’à l’heure des gratifications, heure qui allait bientôt sonner, je me rappellerais qu’au lieu de m’obéir il avait écouté l’avis des autres.

« Combien les porteurs vous ont-ils donné, lui demandai-je, pour faire de petites marches et de longues haltes ?

– Pas un n’y a pensé, dit-il. Je n’ai rien reçu d’aucun d’eux.

– Et combien d’étoffe pourriez-vous avoir de moi, si j’étais satisfait ?

– Oh ! beaucoup, beaucoup !

– Reprenez donc votre charge ; et d’ici au Mouézi, faites preuve de bon vouloir. »

II promit solennellement de ne plus écouter que mes ordres, de marcher aussitôt que je le voudrais, de ne se reposer que quand je le trouverais nécessaire. On se mit en route ; et, fidèle à sa promesse, le kirangozi ne s’arrêta qu’au Roubouga central, malgré l’émoi de toute sa suite, qui le croyait devenu fou : près de trente kilomètres sans faire de halte ; lui qui n’en avait jamais fait vingt-six sans couper la marche en deux !

« Le Roubouga, dit Burton, est renommé pour sa viande, pour son laitage, son beurre fondu, son miel, et nous y fîmes bonne chère. » On pouvait encore