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d’une gorge qui débouchait sur le plateau de Kiouhyê et sur la route du midi.

Je réunis mes gens et je priai Bombay de leur dire que l’homme blanc ne revenait jamais sur ce qu’il avait résolu ; et que ma caravane se rendrait à Kiti, quelle que fût la route que prissent les Arabes. Puis j’ordonnais à un vétéran qui connaissait le chemin de le montrer à mon kirangozi.

Mes porteurs déposèrent leurs ballots et je vis des symptômes de révolte ; mais j’en vins aisément à bout.

Me tournant alors du côté des Arabes, je me disposais à leur faire mes adieux, lorsque Thani s’écria : « Attendez-moi, Sahib j’en ai assez de ce jeu d’enfant ; je vais avec vous. » Et sa caravane fut dirigée vers la mienne.

À ce moment-là, celle de Hamed touchait au défilé ; mais nous n’étions pas arrivés à celui de Kiti, qu’elle accompagnait la nôtre.

L’eau que nous bûmes à Mouniéca fut puisée dans le creux profond d’une roche de syénite ; une eau limpide comme du cristal et froide comme de la glace. Boire de l’eau froide ! C’était un luxe que nous n’avions pas connu depuis notre départ de Simbamouenni.

Le lendemain, à sept heures du matin, la corne du kirangozi vibra tout à coup plus fort et plus allègrement qu’elle ne le faisait depuis dix jours : la caravane entrait dans le Gnanzi, ou, pour nous servir d’un nom plus connu, dans le Mgounda-Mkali ; mot qui signifie Champs embrasés.