Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/86

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les curieux nous entouraient en grand nombre et nous serraient de près.

Tout à coup il se fit un silence tellement profond que je sortis pour voir quelle en était la cause. Thani et le ministre venaient d’arriver. « À vos tembés, hommes de Gogo ! à vos tembés, cria celui-ci. Pourquoi troubler ces voyageurs ? Qu’avez-vous à faire avec eux ? À vos tembés, vous dis-je ; à vos tembés ! Tout Gogien qui sera trouvé dans le camp sans avoir rien à vendre, ni bétail, ni farine, ni denrée quelconque, paiera au mtémi soit de l’étoffe, soit des vaches. »

Il prit un bâton et chassa la foule devant lui. Les naturels étaient là par centaines ; chacun lui obéit comme un enfant ; et pendant les deux jours que nous restâmes dans cet endroit pas un curieux ne vint nous déranger.

La question du tribut fut de même réglée en peu de mots, grâce au ministre, avec lequel elle fut traitée.

Pour aller du Moucondoucou au Gnanzi, on peut choisir entre trois routes différentes. Je me résolus à prendre celle qui est entre les deux autres et conduit à Kiti, malgré les porteurs qui préféraient la route du midi passant par Kiouhyê.

En conséquence le lendemain, 7 juin, les trois caravanes prirent la route de Kiti sous la conduite du kirangozi de Hamed. Chacun avait l’air content ; mais nous n’étions pas en route depuis une demi-heure, quand je m’aperçus d’un changement de direction : par un détour habile, on nous rapprochait rapidement