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jeunes et vieux des deux sexes formèrent sur notre passage une foule aussi compacte que hurlante .

Le 4 juin, nous arrivions dans le Moucondoucou proprement dit. Cette extrémité du Gogo est excessivement populeuse. Trente-six villages entourent le tembé de Souarourou, chef du district. Les gens qui accoururent de ces bourgades pour voir les hommes merveilleux dont la figure était blanche, dont le corps était couvert de choses si étonnantes, et qui avaient des armes surnaturelles, « faisant boum-boum aussi vite que l’on peut compter ses doigts », les gens qui accoururent formèrent une foule si nombreuse qu’il me parut d’abord impossible que la curiosité fût le seul but de leur réunion.

Il vint alors un homme important, qui chapitra la foule ; j’appris plus tard que ce personnage était le second du district.

« Hommes du Gogo, s’écria-t-il, ne savez-vous pas que cet homme blanc est un mtémi (chef du rang le plus élevé) ? Il ne vient pas ici comme les Arabes pour acheter de l’ivoire, mais pour nous visiter et pour nous faire des présents. Pourquoi le tourmentez-vous, pourquoi troublez-vous son peuple ? Laissez-les passer en paix, lui et sa caravane. Si vous désirez le voir, approchez-le ; mais sans vous moquer de lui. Le premier d’entre vous, écoutez bien, le premier qui fera du désordre sera dénoncé à notre grand-chef, qui veut que ses amis soient bien traités. »

Nous arrivâmes au khambi, qui, dans ce pays, est toujours situé sous un grand baobab, à un millier de pas de la résidence du chef.