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« À la réception de cet ordre, jetez dans la rivière, dans un fossé, dans le ravin le plus proche, la voiture, ainsi que les bâts que vous avez en trop. »

Quatre heures s’écoulèrent ; à bout de patience, j’allai au-devant des traînards. À quatre cents mètres, je vis Choupérê, ayant la voiture sur la tête, y compris les roues, les brancards, les essieux. Il avait trouvé plus commode de la porter que de la traîner.

Ce transport, en contradiction formelle avec l’ordre que j’avais donné, m’exaspéra ; et la charrette alla rouler dans les grandes herbes, où elle fut enfin laissée.


Lac et pic d'Ougombo


Le 14, nous arrivâmes au lac du Gombo, dont la rive, jusqu’à seize mètres au moins du bord du lac est un marais infranchissable, rempli de joncs et de grandes herbes, où l’hippopotame s’ouvre un passage et creuse des canaux qui sont les traces de ses excursions nocturnes. J’y demeurai deux jours. L’examen des environs, surtout de la plaine occidentale, m’a persuadé que je voyais le reste d’un lac dont l’étendue fut jadis celle du Tanguégnica. Une crue de quatre mètres lui donnerait, encore aujourd’hui, cinquante kilomètres de long sur seize de large ; une de dix mètres porterait sa longueur à cent soixante kilomètres et sa largeur à quatre-vingts.

Le 15 fut tristement marqué par un différend où je m’emportai jusqu’à faire rouler d’un coup de poing à terre maître Shaw, pour le punir de son insolence ; cela me valut, le soir, un coup de fusil tiré par lui dans ma tente et que j’eus l’air d’attribuer à une maladresse.

Le 18, exténué par les marches précédentes qui