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notre boma ; et lorsque ma tente fut dressée, j’y fis porter le malade.

Interrogé sur son état, Farquhar me dit qu’il ne savait pas d’où cela lui était venu et qu’il n’éprouvait aucune douleur. La seule chose qu’il accusât nettement, c’était le mauvais état de ses jambes, horriblement gonflées. « Il avait un appétit de cheval, et n’en était pas moins faible. »

Si Farquhar fût allé jusqu’au Mouézi, il ne m’aurait laissé ni une choukka, ni une perle. J’étais fort aise de l’avoir trouvé en route ; mais qu’en faire ? Je ne pouvais pas le laisser à Kiora : il y serait mort avant peu. Et comment l’emmener ? Depuis les marécages de la vallée de la Macata, la petite charrette n’allait plus, les ânes manquaient. Je lui donnai le mien et nous partîmes.

Le 11 mai, la troisième et la cinquième bandes, actuellement réunies, suivaient la rive droite de la Moucondocoua. Elles la passèrent de nouveau, treize kilomètres plus loin. Là, plus de végétation exubérante, aux effluves suffocants ; plus de vallées fécondes ; un sol aride et la flore du désert : aloès, cactus, euphorbes arborescents, arbustes épineux. Plus de forêts sur les hauteurs ; mais des roches pelées et blanches.

Le lendemain matin, en apprenant l’absence de Shaw, je supposai que mon contremaître ignorait que nous avions à faire cinq étapes dans une contrée déserte ; je lui envoyai donc Choupérê, un de mes soldats, avec le billet suivant :