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me félicitai bientôt de ce que le mal n’avait pas été plus grand. Enfin le discours de l’Arabe était une pièce assez risible.

Le soir même, j’écrivis le récit du fait à l’adresse du consul des États-Unis, afin que le Sultan pût connaître les deux côtés de l’aventure qui se rattachait à la disparition du cuisinier. Mais nous étions pressés de quitter un endroit où nous avions eu tant d’inquiétude, et nous levâmes le camp malgré une pluie torrentielle, qui en toute autre circonstance nous eût empêchés de partir.

Quand nous atteignîmes la Macata, fleuve formé par la Roudéhoua et par la rivière appelée Moucondocoua dans le Sagara, nous lui trouvâmes un courant si rapide et si dangereux à franchir sur un pont vacillant et à demi submergé ; que le transport des bagages d’une rive à l’autre demanda cinq grandes heures. À peine avions-nous déposé sur le bord tous ces ballots, dont, grâce à des soins excessifs, pas un n’avait été mouillé, qu’une pluie torrentielle les trempa, comme s’ils fussent tombés dans la rivière.

Essayer de franchir le marais causé par ce déluge devenait hors de question. Il nous fallut donc camper dans un lieu où chaque heure apportait sa part d’ennuis.

Kingarou, l’un de nos soldats, profita de l’occasion pour s’enfuir avec l’équipement d’un camarade. Oulédi et Sarmian, tous deux armés de carabines se chargeant par la culasse, furent envoyés à sa poursuite, et partirent avec une célérité de bon augure. Effectivement, ils revinrent une heure après, avec le fugitif. Ils l’avaient