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je me révoltais contre des retards que nul effort ne pouvait éluder.

Au pied d’un long coteau, sillonné d’eaux murmurantes, nous trouvâmes un khambi, dont les huttes étaient bien faites, et que les indigènes appellent Simbo. Nous nous y arrêtâmes.

La grande plaine que nous avions vue des hauteurs était maintenant en face de nous ; cette plaine est la vallée de la Macata. Elle nous a laissé d’affreux souvenirs. Le sol fangeux y est d’une ténacité singulière, et rend la marche horriblement fatigante : dix heures pour faire seize kilomètres.

Le surlendemain était jour de halte. Tandis que Bombay allait à la recherche d’un ballot perdu, j’envoyai trois soldats à Simbamouenni avec ordre de s’informer du cuisinier Bander, qui s’était sauvé ; de le ramener, s’ils le retrouvaient, et d’acheter du grain pour trois dotis, achat qui, dans cette solitude, nous était indispensable.

Trois jours s’écoulèrent sans que mes hommes revinssent ; c’étaient Kingarou et les deux Mabrouki.

Enfin reparut Bombay ; il n’avait rien retrouvé. Je lui enlevai son grade, et j’envoyai Shaw voir ce que devenaient les autres. Il rentra le soir avec une forte fièvre, un accès de moukoungourou ; mais il ramenait les trois soldats, qu’il avait rencontrés à moitié chemin, et qui me firent le rapport suivant :