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qui fut la terreur de six provinces. D’une humble origine, mais doué d’une force remarquable, d’une parole éloquente, d’un esprit souple et amusant, ce Théodoros au petit pied acquit aisément de l’influence sur les esclaves marrons qui le reconnurent pour chef. La justice s’en mêla   ; Kisabengo prit la fuite, et arriva dans le Cami, province qui, à cette époque, s’étendait du Couéré au Sagara. Le bandit commença dès lors une vie de rapine et de conquête, dont le résultat fut d’obliger les gens du pays à lui céder un immense terrain dans leur superbe vallée. Il sut y choisir le plus admirable site, et fonda sa capitale qu’il appela Simbamouenni, la Cité-Lion, c’est-à-dire la plus forte.

Dans sa vieillesse, l’heureux voleur d’hommes changea son nom pour celui qu’il avait donné à sa ville   ; et, en mourant, il voulut que sa fille, à laquelle il laissait le pouvoir, prît également ce nom royal.

Nous faisions halte depuis trois jours, lorsque je vis arriver des notables de Simbamouenni, qui venaient de la part de leur souveraine chercher le tribut que Sa Hautesse croit pouvoir exiger. Mais, comme il est d’usage de n’imposer qu’un tribut au propriétaire d’une caravane, si divisée qu’elle soit, et que Farquhar avait acquitté ma dette, comme les ambassadeurs le reconnaissaient d’ailleurs, je répondis à ces derniers qu’il ne serait pas loyal de me faire payer deux fois. Les notables répliquèrent par un «   Ngema  »    : (très bien), et me promirent de porter ma réponse à leur souveraine. Cependant la prétention devait se renouveler et avoir des conséquences assez désagréables.