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plusieurs ruisseaux limpides, cette ville pouvait avoir près de cinq mille habitants. Ses maisons, au nombre d’un millier, étaient d’architecture indigène, mais du meilleur style, et ses fortifications arabo-persiques réunissaient les avantages des deux genres.

À part dans les grandes cités, je n’ai pas rencontré en Perse, sur un trajet de quinze cents kilomètres, des fortifications valant mieux que celles de Simbamouenni. Là-bas les murailles sont en pisé, même celles de Kasvin, de Téhéran, d’Ispahan et de Chiraz. Celles de la ville africaine étaient en pierre ; aux quatre angles, une tour, également en pierre et bien construite, les défendait. L’enceinte, à double rang de meurtrières, pour la mousqueterie, enceinte qui renfermait un espace de huit cents mètres carrés, était percée de quatre ouvertures, regardant les quatre points cardinaux, et situées à égale distance des tours. D’énormes portes fermaient ces ouvertures ; elles étaient en bois de tek du pays et couvertes des arabesques les plus fines et les plus compliquées.

D’abord ces dessins me firent croire que ces portes étaient venues de Zanzibar, d’où on les aurait envoyées en détail ; mais, comme les grandes maisons de la ville en avaient d’analogues, je pense qu’elles ont été faites et ciselées par des artistes indigènes.

La demeure royale pareille aux maisons de la côte était un long bâtiment carré, avec une grande toiture à pente rapide, dépassant de beaucoup la muraille, et abritant une véranda.

Ce palais appartenait alors à une sultane, la fille d’un nommé Kisabengo, célèbre chasseur d’hommes,