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pays de Cami, à trente-deux kilomètres de l’endroit où nous étions ; leurs cônes lointains avec le pic de Kara forment à cette charmante scène un fond qui en complète la beauté.

Je retrouvai, dans le Ségouhha, à Mouhallé, notre quatrième bande avec trois nouveaux malades, dont les yeux avides se tournaient vers moi, « le dispensateur de la médecine. » Des coups de feu avaient salué mon approche ; des épis de maïs et du riz attendaient que je voulusse bien les accepter ; mais, je le dis à Maganga, j’aurais préféré qu’il fût en avance de huit ou dix étapes.

Je rencontrai là Sélim ben Raschid qui revenait de l’intérieur avec trois cents dents d’éléphant. Outre la bienvenue qu’il me souhaita et le riz dont il me fit présent, j’eus par lui des nouvelles de Livingstone. Ce bon Arabe l’avait laissé à Djidji, où pendant quinze jours ils avaient habité les deux huttes voisines. « Il venait d’être fort malade, me dit ben Raschid en me parlant du docteur, et il avait l’air d’un vieillard : la figure défaite et la barbe grise. Son intention, quand il serait rétabli, était de se rendre dans le Mégnéma par la voie du Maroungou. »


Simbamouenni


Le lendemain, en suivant la vallée, nous passâmes sous les murs de Simbamouenni, capitale du Ségouhha. J’étais loin de m’attendre à pareille rencontre. En Perse, dans le Mazandéran, elle ne m’aurait pas étonné ; mais ici elle était complètement imprévue.

Située au pied des montagnes du Rougourou, dans une vallée magnifique, arrosée par deux rivières et par