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du crâne des indigènes. La vérité m’oblige à reconnaître que leurs efforts sont couronnés de succès. Ils ont là plus de deux cents élèves, filles et garçons ; et tous, du premier au dernier, portent l’empreinte de l’utile enseignement qu’ils reçoivent.

Après le repas, qui rétablit mes forces défaillantes et qui m’inspira une extrême gratitude, vingt élèves des plus avancés entrèrent avec des instruments de cuivre, formant ainsi un orchestre complet. J’avoue ma surprise. Voir ces jeunes têtes laineuses produire une pareille harmonie ; écouter, dans ce pays sauvage, les airs connus de France ; entendre ces négrillons chanter la gloire et la vaillance françaises, avec l’aplomb de gamins du faubourg Saint-Antoine, c’était bien fait pour m’étonner.

Je passai une nuit excellente, et dès l’aurore je me rendis au camp, tout disposé à jouir de ma nouvelle existence.

Cependant, l’approche de la masica, ou saison pluvieuse, ne me laissait pas une minute à perdre ; mais il me fallut d’abord faire refaire tous mes ballots, dont chacun dépassait d’une trentaine de livres la moyenne ordinaire de la charge. Après ce travail, je me trouvai avoir quatre-vingt-deux de ces ballots d’étoffe à emporter. Puis, que de retards me coûtèrent mes enrôlements !