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la Grande-Bretagne. À l’époque de mon voyage, il était occupé par le docteur John Kirk. J’avais le plus vif désir de voir cet honorable fonctionnaire : il avait été le compagnon de Livingstone, et je me figurais que, si quelqu’un pouvait me donner des renseignements sur l’illustre voyageur, ce devait être son consul et son ami. Le deuxième matin qui suivit mon arrivée, obéissant aux exigences de l’étiquette zanzibarite, je sortis avec M. Webb, consul des États-Unis. Peu d’instants après, je me vis en face d’un homme assez mince, simplement mis, légèrement voûté, ayant la figure un peu maigre, les cheveux et la barbe noirs, et auquel M. Webb adressa ces paroles : « Docteur Kirk, permettez que je vous présente M. Stanley, du New York Herald. »

M. Kirk souleva ses paupières et me regarda avec étonnement. Pendant l’entretien, qui roula sur divers sujets, sa figure – je ne la quittais pas des yeux – ne s’anima que lorsqu’il vint à parler de ses exploits de chasse. Il ne fut pas dit un mot de ce qui me tenait au cœur, et je dus attendre une nouvelle occasion pour interroger le consul.

Mais, pendant une réunion qui eut lieu dans la soirée de ce jour, le docteur Kirk m’appela pour me faire admirer une superbe carabine à éléphant que lui avait donnée le gouverneur de Bombay. J’eus alors à écouter l’éloge de cette arme précieuse, de sa justesse, de sa puissance ; enfin des récits de chasse, et divers épisodes du voyage au Zambèse, fait avec Livingstone.