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Le quartier des nègres me laissait un souvenir de têtes laineuses, avec des corps fumants, noirs ou jaunes, assis aux portes de misérables huttes, et riant, babillant, marchandant, se querellant, dans une atmosphère affreusement odorante : un composé d’effluves de cuir, de goudron, de crasse, de débris tombés des végétaux et d’immondices de toute espèce. Je me rappelais aussi de grandes demeures à l’air solide, aux toits plats, avec de grandes portes sculptées, à grands marteaux d’airain, et des créatures assises, les jambes croisées, guettant la sombre entrée de la maison du maître ; un bras de mer peu profond, avec des canots, des barques, des daous ; un étrange remorqueur à vapeur, couché dans la vase que la marée avait laissée derrière elle ; une place où les Européens se traînent d’un pas languissant, pour respirer la brise ; quelques tombes de marins, qui sont venus mourir là. Parmi ces images confuses et mouvantes, je distinguais à peine les Arabes des Africains, les Africains des Banians, les Banians des Hindous, les Hindous des Européens.

Zanzibar est le Bagdad, l’Ispahan, le Stamboul de l’Afrique orientale. C’est le grand marché qui attire l’ivoire et le copal, l’orseille, les peaux, les bois précieux et les esclaves de cette région.

Parmi les consulats, le plus important est celui de