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une ombre allongée. Zanzibar, que nous avions à notre gauche, à seize cents mètres de distance, sortit peu à peu de son voile de brume, et finit par se montrer clairement à nos yeux, aussi belle que la plus belle des perles océanes. Une terre basse, mais non plate. Çà et là, des collines, aux doux contours, s’élevant au-dessus du panache des cocotiers qui bordent la rive ; et, à d’heureux intervalles, des plis ombreux indiquant où ceux qui fuient le soleil peuvent trouver de la fraîcheur. Excepté la bande de sable, sur laquelle l’eau, d’un vert jaunâtre, se roule en murmurant, l’île entière paraît ensevelie sous un manteau de verdure. Au-dessus de l’horizon, vers le sud, apparaissent les mâts de quelques vaisseaux ; tandis qu’au levant se groupent des maisons blanches, aux toits plats. Cette agglomération est la capitale de l’île, cité assez grande, ayant les caractères de l’architecture arabe.

Le capitaine Francis R. Webb, officier de marine et consul des États-Unis, m’y fit l’accueil le plus cordial et m’offrit une hospitalité des plus complètes.

Après m’être promené dans la ville, j’en rapportai une impression générale d’allées tortueuses, de maisons blanches, de rues crépies au mortier, dans le quartier propre. Dans celui des Banians, des alcôves, avec des retraites profondes, ayant un premier plan d’hommes enturbannés de rouge et un fond de piètres cotonnades : calicots blancs, calicots écrus ; étoffes unies, rayées, quadrillées ; des planchers encombrés de dents énormes ; des coins obscurs remplis de coton brut, de poterie, de clous, d’outils et de marchandises communes en tout genre.