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pour le nom d’Oujiji, que nous avons cru devoir logiquement rendre par Pays de Djidji. Nous nous trouvions là en présence d’un nom devenu pour ainsi dire classique. Le changer, lorsque nous éprouvions le sentiment que Stanley exprime avec tant de justesse en disant « l’endroit qu’un homme de bien a foulé de ses pas reste à jamais consacré », nous était pénible. Mais, d’une part, nous avions fait la modification avant l’arrivée de D. Livingstone à Djiji et, d’autre part, ce nom n’est pas, si l’on s’en rapporte à Baker, prononcé par les indigènes comme les voyageurs européens l’ont écrit. En effet dans Ismaïlia, le pacha sir Samuel White Baker déclare que les ambassadeurs du roi Mtésé prononcent Ouyéyé et non pas Oudjidji. D’où il résulte, après tout, que ce nom n’est pas encore si définitivement établi qu’on n’ait plus le droit d’y toucher. Et nos scrupules sur cet endroit s’en sont trouvés diminués d’autant.

L’avantage qu’offre l’orthographe arabe, c’est que, du moins, les noms topiques et ethniques y sont fixés par l’écriture. Cette considération a suffi, paraît-il, à la Société royale de Géographie de Londres pour qu’elle se décidât à décréter qu’elle adoptait les noms de lieux et de peuples tels qu’ils étaient écrits par les Arabes. Que cette décision n’ait pas de fort graves inconvénients, par exemple de nous exposer à recevoir des noms défigurés par des gens qui ne peuvent pas