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de la contrée. Ces étangs occupent de larges bassins de forme circulaire, et d’une faible profondeur. Il est évident qu’à une époque indéterminée, mais dont les traces sont nombreuses, une grande partie de l’Ouhha était couverte d’eau, et que la vallée du Malagarazi formait un bras du Tanguégnica. Un géologue trouverait dans cette région des sujets d’étude d’un immense intérêt.

Prenant à l’ouest, et franchissant la petite rivière du Sounazzi, nous arrivons dans le Caranga, dont la nature est des plus diversifiées. Au nord, sur la frontière de l’Ouhha, le pays est montagneux ; dans le midi, c’est une pente unie et longuement inclinée, couverte de teks de belle venue ; au centre, ce sont des collines, des ondulations dont les eaux rapides s’écoulent en ruisseaux transparents. Le sol est fertile ; la contrée, délicieuse.

De ces hauteurs, on descend dans la vallée du Liouké, qui appartient au pays de Djidji, district d’une fertilité sans égale et qui doit être désormais considéré respectueusement, car « l’endroit qu’un homme de bien a foulé de ses pas reste à jamais consacré. »

La nature a d’ailleurs accordé toutes ses faveurs à cet endroit devenu classique. Il n’est pas d’homme, si prosaïque qu’on le suppose, qui, au coucher du soleil, puisse contempler le tableau qu’offre à ses regards le pays de Djidji sans être remué jusqu’aux moelles. Les couleurs éthérées dont le ciel resplendit, le rose, l’azur, le safrané et le violet, vont et viennent avec une rapidité magique ; de larges bandes, des lignes