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douze heures que la malle française en était partie. Comme il n’existe de communication que tous les mois entre les Seychelles et Aden, nous louâmes une jolie maisonnette qui fut nommée Livingstone Cottage, et où MM. Charles New, Morgan, Oswald et moi, nous nous établîmes. M. Henn resta à l’hôtel.

Arrivés à Aden, les passagers du Sud furent transbordés sur le Mékong, vapeur français, qui venait de Chine et se rendait à Marseille. Dans cette dernière ville, le docteur Hosmer et le représentant du Daily Telegraph me reçurent avec effusion. J’appris alors comment on qualifiait le résultat de mon voyage ; mais ce ne fut qu’en arrivant à Londres que je pus m’en faire une juste idée.

J’avais promis à Livingstone que, vingt-quatre heures après avoir vu ses lettres au gérant du Herald reproduites par les journaux anglais, je mettrais à la poste celles qui étaient destinées à sa famille et à ses amis. Pour me dégager plus vite de ma promesse, M. Bennett, qui seul avait défrayé l’entreprise, mit le comble à sa générosité en donnant l’ordre de télégraphier les deux lettres par le câble, ce qui fut une dépense de près de cinquante mille francs.

On dit que, si les moulins des dieux broient lentement, c’est avec sûreté ; de même la Société géographique de Londres a découvert avec lenteur et certitude que je n’étais pas un charlatan, et que j’avais réellement fait ce que j’avais dit. Elle m’a donné sa médaille, et tendu la main avec une chaleur, une générosité que je n’oublierai jamais. Je prie ses membres de croire que la reconnaissance qu’ils ont faite