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appellation différente suivant chaque personne à laquelle on demande comment ils se nomment.

Les peuples eux-mêmes sont différemment appelés par les populations limitrophes. Schweinfurth en donne un curieux exemple. Ceux que les Dincas nomment Niams-Niams s’appellent eux-mêmes Zandès ; mais, pour les Bongos, ils sont des Moundos ou Manianias ; pour les Diours, des O-Madiâcas ; pour les Mittous, des Maccaraccâs ou des Caccaracâs ; pour les Golos, des Coundas, et pour les Mombouttous, des Babounghéras.

Si embarrassantes qu’elles soient pour le géographe, les difficultés que nous venons d’exposer résultent de la différence, de la multiplicité et de la variabilité des noms portés par un même cours d’eau, par une seule localité ou par un même peuple ; arrivons à celles qui résultent des différences de prononciation d’un seul et même nom.

D’après Schweinfurth, les Nubiens de Khartoum n’ont pas la faculté de retenir les noms indigènes ; ils les estropient d’une façon si complète, quels qu’ils soient, que leurs renseignements en perdent à peu près toute valeur géographique. De leur côté, les Arabes de Zanzibar font subir de nombreuses altérations aux noms du pays ; par exemple, ils appellent Cousouri un village que les habitants nomment Counsouli ;