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une expédition dans le but de secourir leur illustre compatriote. Mais, au lieu de ressentir la moindre contrariété de ce que j’avais accompli ce qu’ils auraient voulu faire, ils étaient au nombre de mes admirateurs les plus enthousiastes.

Le lendemain je reçus la visite du docteur Kirk ; il me félicita vivement, sans toutefois faire aucune allusion à une lettre que je lui avais envoyée la veille.

Ce jour-là, je libérai mes hommes, dont vingt se rengagèrent immédiatement au service du Grand-Maître, ainsi qu’ils appelaient le docteur.

Outre leur solde, mes gens reçurent chacun une gratification de cent à deux cent cinquante francs, suivant leurs mérites respectifs. Personne ne fut excepté, pas même Bombay, qui, en dépit de ce qu’il m’avait fait souffrir, eut ses deux cent cinquante francs. C’était l’heure du pardon, le moment d’oublier toute offense, toute rancune. Pauvres gens ! Ils avaient agi suivant leur nature, et, depuis notre départ du lac, ils s’étaient tous admirablement conduits.

Après avoir licencié ma bande, je m’occupai d’en constituer une pour le docteur. Les objets que celui-ci m’avait demandés, et que ne possédait pas l’expédition anglaise, furent achetés avec l’argent que me donna le jeune Livingstone. Cinquante fusils, dont la nouvelle caravane avait besoin, ainsi que l’étoffe qui lui était nécessaire pour la route, furent pris également dans les magasins de l’expédition.

M. Oswald Livingstone déploya beaucoup de zèle dans tous ces préparatifs, et me seconda de tout son pouvoir. Il m’envoya l’Almanach nautique pour