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grave, et son domestique disait : « Le maître dit qu’il va mourir. »

« Quand il a été mort, nous l’avons porté sous un gros arbre, où nous l’avons laissé, après l’avoir couvert de feuilles. Son serviteur s’est emparé de tout ce qu’il avait, de son fusil, de ses vêtements, de sa couverture ; puis il s’est rendu au tembé d’un homme du Mouézi, qui se trouve près de Kisocouê ; il y a demeuré trois mois, et à son tour il est mort.

« Il avait vendu le fusil de son maître à un Arabe qui allait dans le Gnagnembé, et en avait reçu dix dotis. C’est là tout ce que je sais à l’égard de l’homme blanc et de celui qui le servait. »

Leucolé me montra ensuite le ravin où l’on avait jeté le corps de Farquhar. J’aurais voulu faire à celui-ci un tombeau convenable ; mais, en dépit des recherches les plus attentives, il me fut impossible de retrouver le moindre vestige du malheureux Écossais.

Avant de quitter Couihara, j’avais employé mes cinquante hommes, pendant deux jours, à transporter des quartiers de roche, dont j’avais fait une enceinte de 2,50 m de long sur 1,50 m de large autour de la fosse de Shaw, voulant marquer la tombe du premier homme blanc qui mourut dans le pays de Mouézi. D’après Livingstone, ce monument durera des siècles.

Bien que tous nos efforts pour découvrir quelque reste du pauvre Farquhar aient été sans résultat, je n’en ai pas moins fait ramasser une grande quantité de pierres, et j’en ai formé un cairn au bord du ravin, pour rappeler l’endroit où le corps avait été déposé.