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Ne serait-ce pas de ces quatre fontaines que le trésorier du temple de Minerve parla jadis à Hérodote, et dont la moitié des eaux se dirigeait vers le Nil, l’autre moitié vers le sud ?
J’ai entendu parler si souvent de ces fontaines, en différents endroits, que je ne doute pas de leur existence ; et malgré le désir poignant du retour qui me saisit chaque fois que je pense à ma famille, je voudrais couronner mon œuvre en en faisant de nouveau la découverte.
Une cargaison, valant douze mille cinq cents francs, a été encore confiée – chose inexplicable – à des esclaves. Elle a mis un an au lieu de quatre mois, pour venir dans le Gnagnembé, où elle se trouve à présent ; il faut que j’aille la chercher afin de continuer mes travaux, et je suis obligé de le faire à vos dépens.
Si mes rapports, au sujet du terrible commerce d’esclaves qui se fait à Djidji peuvent conduire à la suppression de la traîte de l’homme sur la côte orientale, je regarderai ce résultat comme bien supérieur à la découverte de toutes les sources du Nil. Maintenant que, chez vous, l’esclavage est à jamais aboli, aidez-nous à atteindre ici le même but. Ce beau pays est comme frappé d’une malédiction céleste, et, pour ne pas porter atteinte aux privilèges esclavagistes du petit sultan de Zanzibar, pour ne pas toucher aux droits de la couronne de Portugal, droits illusoires, un mythe, on laisse subsister le fléau, en attendant que l’Afrique devienne pour les traitants portugais une nouvelle Inde.