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portent dans la langue du pays auquel ils appartiennent. Mais, si on commence à le faire souvent à l’étranger, nous sommes toujours assez arriérés en France à cet égard. Sans rappeler la fâcheuse confusion apportée dans les noms des antiques divinités et des personnages historiques par la transmission que nous en ont faite les Grecs et surtout les Romains, dont nous avons accepté sans contrôle la nomenclature dans l’usage vulgaire, et en nous bornant ici aux noms géographiques, il paraît certain que, si, dans nos écoles militaires et savantes, nous commençons à employer les noms étrangers, l’usage prévaudra longtemps encore, parmi les gens du monde, de se servir des noms français, non seulement pour les lieux qui sont appelés de deux façons comme Solothurn-Soleure, Trier-Trèves, et Stuhlweissenburg-Albe Royale ; mais même pour ceux qui appartiennent à des pays d’une seule langue. Ainsi nous dirons longtemps encore Forêt-Noire au lieu de Schwarzwald, Danube au lieu de Donau, Munich et non München, Tamise pour Thames, Londres pour London ; et il est fort douteux que nous appelions jamais Damas Cham et Jérusalem Kods.

Une autre difficulté géographique, indépendante aussi de la prononciation et de l’orthographe, c’est que, lorsque des accidents topiques sont de nature à s’étendre en longueur, comme les chaînes de montagnes et surtout les cours d’eau, ils sont exposés à porter des