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de canaux, ruisselant parmi des massifs détachés de grandes herbes et formant un ensemble d’aspect marécageux.

Le bras occidental avait à peu près huit mètres de large ; celui du levant n’en avait pas plus de six, mais avec trois de profondeur et une marche très lente.

Chacune des bouches ayant été explorée, nous ne crûmes pas nécessaire de remonter plus haut, la rivière par elle-même n’offrant pas un intérêt qui pût dédommager d’une pareille navigation.

La question était dès lors résolue. Le Roussizi entre dans le Tanguégnica et ne lui sert pas de débouché, ainsi qu’on avait pu le croire. Comme tributaire il n’est pas à comparer au Malagarazi, et ne peut être navigable, au moins dans son cours inférieur, que pour les plus petits canots. Le seul trait remarquable qu’il nous ait offert est l’abondance de ses crocodiles. Nous n’y avons pas vu d’hippopotames, ce qui confirme son manque de profondeur.

De l’endroit où Burton et Speke s’étaient arrêtés, les montagnes semblent se rejoindre, et le lac paraît finir en pointe, ainsi que le représente la carte du premier voyage. Nous l’aurions cru nous-mêmes si nous n’étions pas allés plus loin, mais l’exploration des lieux nous a prouvé le contraire.

Je dois ajouter que, s’il n’y a plus aucun doute au sujet de la direction de cette rivière, dont le courant nous a opposé une vive résistance, et que nous avons vue ENTRER dans le lac, Livingstone n’en est pas moins persuadé que le Tanguégnica doit avoir ailleurs un effluent ; toutes les nappes d’eau douce ayant, dit-