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« aucune ? » Ce sentiment est si naturel qu’on l’é- prouve et qu’on l’exprime souvent quand on quitte des personnes avec lesquelles on a vécu plusieurs an- nées d’une vie commune. N’est-il pas une preuve que la nature humaine est meilleure, en somme, qu’on ne se plaît à le reconnaître ? D’ailleurs l’impro- bable et l’imprévu se rencontrent moins rarement dans la vie qu’on ne le pense. M. Stanley, sans qu’il s’en doutât alors, était destiné à reprendre, pour le compte de deux journaux, le Herald de New-York et le Daily Telegraph de Londres, la route de l’Afrique, afin d’y continuer les entreprises de ses devanciers, Grant, Speke, Burton et surtout Livingstone. Il est reparti de Londres au mois d’août 1874 et, en no- vembre suivant, il a recruté tous les anciens fidèles qu’il a pu retrouver à Zanzibar, pour recommencer avec eux une laborieuse existence, pleine d’aventures, de fatigues et de périls.

Enfin, dans une lettre de M. Stanley, publiée le 15 octobre 1875 par le Daily Telegraph, nous trou- vons des nouvelles de ce brigand de Mirambo, qui occupe une place importante dans le voyage dont nous publions aujourd’hui l’abrégé. On se rappelle que, le 31 janvier 1872, à Mouéra, M. Stanley et D. Li- vingstone, venant de Djidji, rencontrèrent un esclave de Séid ben Habib. « Ah ! Mirambo ! leur disait celui-ci. Où en est-il à présent ? Réduit à manger le cuir de la bête : on le tient par la famine. Séid ben Habib