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dans ses différentes campagnes, avait balayé tout le nord de la province, et la seule chose qui frappa nos regards fut une contrée désolée, naguère populeuse, à en juger par le nombre des villages en ruine et celui des cases que le feu avait détruites.


Village abandonné


Une jungle naissante remplaçait les cultures et promettait avant peu une nouvelle retraite aux animaux de la forêt.

Misonghi, l’un de ces villages malheureux, fournit à mes hommes un gîte qui n’était nullement à dédaigner.

Cinq heures de marche dans une contrée pittoresque nous firent gagner la rivière de Mpocoua, un des affluents du Roungoua. Près d’elle se trouvait un village récemment abandonné, et tel que les habitants l’avaient laissé dans leur fuite : les cases intactes, les jardins remplis de légumes, et, sur les branches des arbres, les pénates et les lares représentés par de grands vases en terre, d’une excellente facture. En quelques minutes, mes hommes prirent dans la rivière voisine, seulement avec la main, soixante poissons de la famille des silures.

Le lendemain, après une étape de quatre heures et demie, nous arrivâmes au Mtambou, charmant ruisseau à l’onde fraîche et douce, rapide et transparente, qui se dirige vers le nord. C’est là que nous vîmes pour la première fois la demeure du lion et du léopard. Écoutez ce qu’en a dit Freiligrath :

« Où l’impénétrable fouillis d’épines, de broussailles, de lianes, comble l’espace que laissent entre