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fort, crie avec impatience, part comme une flèche, pour montrer avec quelle rapidité il pourrait vous conduire, et ne s’arrête qu’au moment où la ruche est gagnée.

Tandis que l’indigène enfume les abeilles et s’empare de leur trésor, le petit oiseau lisse son plumage ; puis il entonne un chant de triomphe, comme pour informer le grand bipède que, sans lui, il n’aurait jamais pu découvrir le miel, dont on lui donne sa part.

Le 9 octobre, nous fîmes une longue étape en nous dirigeant vers le sud, et nous nous arrêtâmes au centre d’un bouquet d’arbres splendides, où notre camp fut établi. L’eau était fort rare sur la route ; ce qui faisait souffrir la caravane énormément.

Nous étions dans le pays de Conongo depuis que nous avions traversé le Gombé.

Le 10, la marche dura huit heures, dans une forêt où la pêche sauvage est très commune. L’arbre qui porte ce fruit, et qu’on appelle mbembou, ressemble beaucoup à un poirier. Il est très productif ; je l’ai vu parfois chargé d’une récolte qui aurait empli trois ou quatre hectolitres. Le jour en question, je mangeai énormément de ces pêches. Tant qu’il y en a, celui qui voyage dans cette région est sûr de ne pas mourir de faim.

À la base d’une colline gracieuse, en forme de cône, se trouvait un village, dont notre subite apparition, au faîte de la montée, plongea les habitants dans la plus grande alarme. Je crus devoir tout d’abord envoyer quatre mètres d’étoffe au chef de ce village, qu’on appelle Outendé. Le chef, qui dans ce moment-