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mort, sans peur et sans reproche ! C’est lui qui m’a sauvé à Mfouto ; et, en lui donnant ces éloges, je sens combien ils suffisent peu à exprimer le sentiment que j’ai des services qu’il m’a rendus.

Une marche de quatre heures et demie, à partir de l’endroit où mes gens s’étaient arrêtés, et qui avait failli devenir le théâtre d’une scène tragique, nous conduisit au bord d’un étang où l’on ne voyait plus une goutte d’eau.

Une demi-heure après, nous étant dirigés vers le sud, nous arrivions à un tongoni – c’est le nom que, dans cette région, on donne à un établissement abandonné. Il y avait là trois ou quatre villages en ruine et de vastes champs complètement ravagés.

Souvent nous rencontrions le coucou indicateur, l’oiseau du miel. Son cri est une série d’appels vifs et sonores. Les indigènes savent fort bien se servir de lui pour découvrir le trésor que les abeilles ont amassé dans le creux des arbres. Tous les jours mes gens m’apportaient d’énormes rayons pleins d’un miel délicieux, rouge ou blanc. Les gâteaux où était le miel rouge. contenaient beaucoup d’abeilles mortes ; mais mes compagnons, d’une gloutonnerie excessive, loin de s’en inquiéter dévoraient avec le miel les abeilles et la plus grande partie de la cire.

Aussitôt que l’oiseau du miel aperçoit un homme, il jette des cris animés, saute de brindille en brindille, passe d’une branche à l’autre, puis sur l’arbre voisin, en multipliant son appel. L’indigène, qui connaît l’oiseau, n’hésite pas à le suivre. L’homme ne vient pas assez vite ; le guide rebrousse chemin ; il crie plus