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que Shaw ; cependant j’avais réuni, le 29 juillet, cinquante hommes destinés à porter mes marchandises au pays de Djidji. Trois jours après, je crus devoir me décider à prendre part à la guerre contre Mirambo pour ouvrir une route à Livingstone, et je me portais à Mfouto où nous avions réuni, les Arabes et moi, deux mille deux cent cinquante-cinq hommes.

Le 4 août, vers six heures, tout le monde étant prêt, le discours suivant fut prononcé :

« Paroles ! Paroles ! Paroles ! Écoutez, fils de Mkésihoua, enfants du Mouézi ! La route est devant vous ; les voleurs de la forêt vous attendent. Oui, ce sont des voleurs ! Ils arrêtent vos caravanes et les pillent ; ils prennent votre ivoire, ils tuent vos femmes. Mais regardez ! Vous avez les Arabes avec vous. Avec vous, est le vouali du grand sultan de Zanzibar ; avec vous est l’homme blanc ; avec vous est le fils de Mkésihoua ! Allez et combattez ! Tuez l’ennemi, prenez ses esclaves, prenez son étoffe, prenez son bétail ! Tuez et mangez ! Tuez et remplissez-vous ! Partez ! »

Et l’on se mit en marche sur Zimbiso.

Ce village avait réellement de bonnes fortifications ; il fut pris, mais on n’y trouva pas plus de vingt morts, tant les assiégés avaient été bien défendus par leur enceinte contre le feu de nos troupes.

Des forces suffisantes y furent laissées.

Le lendemain, on marchait sur la forêt d’Ouillancourou.

Dès le matin, j’étais allé trouver Ben Sélim pour lui représenter combien il était urgent de mettre le feu aux grandes herbes de ces bois, dans lesquelles l’ennemi