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À peine noire déserteur avait-il eu gagné la jungle, que des brigands indigènes, à l’affût des
Femme kisémène broyant le grain.
trainards, l’avaient mené dans leur village et lié fortement à un arbre,

« pourquoi m’attachez-vous ? leur avait demandé Khamisi.

— Pour te faire mourir, lui avait-on répondu ; tu es un Mgouana, et c’est notre coutume de tuer tes pareils, dès que nous les avons pris. »

Arrivés sur ces entrefaites, Oulédi et Férajji avaient réclamé le prisonnier et la totalité de sa charge, comme appartenant à la caravane du Mousoungou.

Les voyant tous les deux bien armés, les brigands avaient admis la réclamation, rendu le fugitif, les deux chèvres et le reste ; mais déclaré qu’ils méritaient une récompense pour avoir pris le déserteur. La demande ayant paru juste, un présent de huit mètres d’étoffe et de dix rangs de perles avait été fait à ces honnêtes gens.

Pour Khamisi, qui avait déserté avec armes et bagages, les choses ne pouvaient pas en rester là. Il avait demandé une avance de cinq dollars en espèces, et l’avait obtenue ; sa charge n’avait que le poids réglementaire, il était donc sans excuse.

De peur d’outre-passer la règle, je formai un tribunal composé de huit pagazis et de quatre soldats. Immédiatement, et à l’una-